Source : https://inventaire.nouvelle-aquitaine.fr/dossier/chateau-du-roc/f6bd47be-3196-4a85-acbc-a56838a8aad0 - Inventaire général du Patrimoine culturel de nouvelle Aquitaine – Château du Roc
Le domaine du Roc est mentionné pour la première fois en 1646 lorsqu'un arrêt du parlement de Bordeaux l'adjuge à Gédéon Mussaud de Touvenac. Sa fille, Louise, épouse de François Néraud de Langlade, sénéchal du comté de Cônac, le lègue à sa fille Jeanne qui l'apporte par mariage, en 1702, à Jacques Laplanche (1673-1713), seigneur d'Artillac et de la Chapelle, également sénéchal du comté de Cônac. Leur fils, Jacques Michel Laplanche (1704-1760), seigneur de la Chapelle, transmet le Roc à son fils, Fleurimond Laplanche (1754-1831) qui en est propriétaire à la Révolution. A cette époque, le domaine est en mauvais état. Criblé de dettes de jeu, Fleurimond Laplanche doit vendre le Roc en 1818, tout en en conservant l'usufruit jusqu'à sa mort.
L'acquéreur est un cousin de la seconde épouse de son père, Léger-Romain Dejean (1770-1848). Après lui, le domaine passe à son fils, Edme Jérémie Dejean (1800-1883) qui entreprend de le moderniser (c'est à lui que l'on doit la construction des parties 19e siècle du château, en 1866). Ses gendres, Paul Regnauld et Louis de La Rochetolay, ingénieurs polytechniciens, redessinent le parc. Le Roc devient ensuite la propriété d'Edmond Regnauld (1858-1946), fils de Paul, maire de Saint-Thomas de 1908 à 1919, puis de son gendre, le général Marcel Sciard (1881-1967).
Le site présente de rares éléments semblant dater de la fin du Moyen Age. C'est le cas de la porte d'accès aux galeries creusées sous le rocher, située au pied de la falaise. Le linteau sculpté en accolade et en réseau, avec écusson à l'initiale D comme Dejean, a vraisemblablement été réalisé au 19e siècle, peut-être en copiant un linteau plus ancien: la courbe de l'accolade, pas assez aplatie sur les côtés et effilée à son sommet, ne plaide pas en effet pour une datation du 15e siècle ou du 16e. En revanche, les piédroits de la porte présentent les vestiges de moulurations qui, elles, peuvent remonter à cette époque.
Le château du Roc apparaît sur le plan cadastral de 1818. Ce document mentionne les galeries sous le rocher, le logement ou "maison du carrier", les écuries, le château lui-même, bâtiment longiligne, ainsi que le parc traversé par un cours d'eau, et la métairie au sud. Une mare se trouvait près de l'entrée du château.
Le château lui-même comprend trois parties, de trois époques différentes : un soubassement, sans doute médiéval, doté d'un contrefort et de murs épais s'élargissant à la base, et abritant des caves voûtées ; la partie la plus basse du château, avec ses larges ouvertures à appui saillant et ses pièces en enfilade, semble dater du 18e siècle mais a dû remplacer une construction plus ancienne ; sur cet ensemble a été greffé en 1866 et 1874, selon le cadastre, un corps de bâtiment plus élevé, de style néo-médiéval, sous un haut toit en ardoise, tandis que le décor de la partie ancienne (souches de cheminées, larmiers des fenêtres) était mis au goût du jour. C'est sans doute à la même époque que la "maison du carrier" a été agrandie vers le sud avec l'adjonction d'un pavillon à un étage couvert d'ardoise, lui aussi d'inspiration médiévale. C'est enfin à cette même période que les accès aux galeries sous le rocher ont été ornés de nouvelles sculptures néo-médiévales marquées de l'initiale D des Dejean.
Parmi les bâtiments de la métairie, ceux visibles au sud de la cour ont été édifiés au 19e siècle puisqu'ils n'apparaissent pas sur le plan cadastral de 1818. Parmi ceux situés au nord, placés selon la même disposition qu'en 1818, certains ont dû être reconstruits par la suite. Le cadastre indique d'ailleurs une nouvelle construction à cet emplacement en 1886. Le logement de métayer, à l'extrémité droite, avec ses petites ouvertures disposées sans ordre particulier, pourrait dater du 18e siècle.
Source : : http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-charente-maritime-chateau-a-st-thomas-du-roc.html - Château du Roc à Saint Thomas de Conac
L'histoire connue de cette terre est relativement récente, mais la présence d'éléments architecturaux remontant au XVe siècle témoigne d'une occupation ancienne du site. On sait que le domaine du Roc avait été adjugé par arrêt du parlement de Bordeaux, en 1646, à Gédéon Mussaud de Touvenac. Après la mort de Gédéon Mussaud, Le Roc revint à sa fille Louise, veuve de François Néraud de Langlade. A la suite d'un partage passé en 1702, le domaine "consistant en maison, granges, chaye, treuil et caves qui y sont, fuye, et autres bastiments" échut à sa fille Jeanne Néraud de Langlade qui épousa peu après Jacques Laplanche, seigneur d'Artillac.
Les Laplanche conservèrent Le Roc jusqu'en 1818. A cette date, Léger Dejean achète de Fleurimont Laplanche le domaine et ses dépendances. Une amusante affiche de cette époque décrit le bien du Roc comme "une belle maison avec toutes ses servitudes les plus commodes, basse-cour, grand, beau et bon jardin, fontaine superbe, fuie bien peuplée, excellent réservoir, chais, chaudières à eau-de-vie". Il est précisé que "comme l'ameublement d'une maison aussi belle que vaste devient pour l'ordinaire fort dispendieux, celui qui se proposera de devenir acquéreur pourra également acheter les meubles qui son propres et appropriés". On faisait même observer que les appartements étaient réguliers et bien distribués, que la vue depuis la maison s'étendait sur la Gironde et que son architecture est solide ayant pour base une voûte admirable. Enfin, on mentionne qu'il "serait facile, avec peu de dépenses de porter par des canaux l'eau dans toutes les chambres de la maison et d'y former des bains aussi flatteurs que salutaires". Et de conclure qu'après "la description la plus riche, l'œil du connaisseur serait encore étonné de la sécheresse du peintre, ou plutôt de la beauté de la nature, l'éloquence la plus parfaite ne pourrait que faiblement l'exprimer".
Par alliance la propriété passe à la famille Horric de La Rochetolay, lorsque Louise Dejean, sœur du général Edme-Napoléon Dejean, membre du conseil supérieur de l'Artillerie, commandeur de la Légion d'Honneur, épousa en 1850 Louis-Marc-Stanislas Horric, comte de La Rochetolay. Ce personnage, né en 1817 à Barbezieux, est entré au service de l'État en 1840 après avoir été admis à l'École Polytechnique en 1836 et à celle des Ponts-et-Chaussées en 1838. A partir de 1845, il dirige la construction du chemin de fer de Tours à Bordeaux puis occupe les fonctions d'ingénieur en chef et de directeur général des travaux de construction à la compagnie du Midi. De nouveau fonctionnaire de l'État, il est chargé en 1868 du service maritime du département de la Gironde. Devenu inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, il prend sa retraite en 1881 et meurt cette même année au château du Roc. Son fils, Louis Horric, comte de La Rochetolay hérite de la propriété où il vit. Dernier représentant mâle d'une branche séparée en 1464 de l'ancienne maison angoumoise, poitevine et saintongeaise des Horric, il meurt en 1900. Le château du Roc deviendra, aux alentours de 1925, la propriété de la famille Régnauld par mariage. La construction d'inspiration gothique semble avoir été édifiée, dans la seconde moitié du XIXe siècle, sur la longue maison de maître sur caves, décrite en 1818. Elle se compose d'un corps de bâtiment principal à deux niveaux couvert d'un toit en ardoise duquel s'élèvent de hautes cheminées. Les fenêtres sont ornées de bandeaux à retour. La bâtisse fut édifiée sur des soubassements anciens remontant peut-être au XVe siècle comme le prouveraient les quelques portes ornées de moulures entrecroisées donnant accès aux caves troglodytes.
Le domaine est aujourd’hui tenu par Hughes & Joëlle Sciard, qui perpétuent une histoire familiale commencée il y a presque deux siècles. Son allée de platanes bicentenaires, ouvrant sur la cour d’honneur, forment le caractère authentique de cette belle demeure traditionnelle française, ou vous serez accueillis avec simplicité et chaleur.